La prochaine décision de la Banque du Canada est prévue pour le 4 septembre prochain, et les prévisions indiquent une nouvelle baisse potentielle des taux. Comme détaillé dans cet article, les deux dernières baisses ont déjà eu un impact positif sur le marché hypothécaire et immobilier, et cette tendance pourrait bien se poursuivre.
Voici un résumé des prévisions de la Banque, des conséquences de ces baisses sur le marché immobilier, et des futures réductions de taux anticipées par les économistes. Pour ceux qui ont une compréhension plus avancée de l’économie, nous avons également ajouté un tableau comparatif des obligations hypothécaires. De plus, vous trouverez un résumé du rapport sur la politique monétaire. Il y en a pour tous les goûts. Voici le portrait:
La décision de la banque du Canada d’abaisser son taux directeur de .25% le 24 juillet 2024
La Banque du Canada a abaissé son taux directeur de 25 points de base hier (24 juillet 2024), le fixant à 4,5 %. Ce mouvement marque le début d’un cycle d’assouplissement monétaire après une période de hausses consécutives (.50% de baisse combiné). Cette décision répond aux préoccupations économiques actuelles, notamment une croissance économique modeste de 1,5 % durant la première moitié de l’année et un taux de chômage stable à 6,4 %. L’inflation, mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC), s’est modérée à 2,7 % en juin, apportant un répit après une période de forte inflation.
Prévisions Économiques de la Banque du Canada
La Banque du Canada prévoit une croissance du PIB de 1,2 % en 2024, augmentant à 2,1 % en 2025 et 2,4 % en 2026. L’inflation fondamentale devrait se stabiliser autour de 2,5 % durant la deuxième moitié de 2024. La progression de la population, estimée à environ 3 %, soutient une demande continue dans le secteur immobilier, bien que des déséquilibres persistent en raison d’une offre de logements limitée. Le marché ressent encore les effets de la forte croissance démographique, exacerbée par l’arrivée de nouveaux immigrants.
Une baisse bienvenue pour les acheteurs de maison, le refinancement hypothécaire et ceux qui ont une marge hypothécaire
Ce n’est une surprise pour personne, cette réduction du taux directeur est une bonne nouvelle pour les détenteurs de prêts hypothécaires à taux variable et les emprunteurs disposant de lignes de crédit sur valeur domiciliaire (HELOC), car les taux pour ces produits devraient diminuer. En tant que courtier hypothécaire, on pouvait déjà constater que la baisse du mois dernier a entraîné une hausse des ventes résidentielles nationales. Cette deuxième baisse aura sûrement un effet positif sur le marché. Les acheteurs et investisseurs doivent rester vigilants, en évaluant soigneusement les options de financement et en profitant des conditions de taux actuelles pour sécuriser des taux hypothécaires avantageux. Commencez par faire affaire avec un courtier hypothécaire accrédité par l’Autorité des marchés financiers (AMF) comme nous le sommes.
Voici, en chiffres, à quoi peut ressembler une baisse de 0,50 % du taux d’intérêt sur un emprunt de 400 000 $.
- Pour un emprunt à taux variable sur une base annuelle : 163,89 $ par mois.
- Pour un emprunt à taux fixe sur une base annuelle : 109,81 $ par mois.
Certains diront que la diminution est peu significative ; selon nous, chaque dollar de moins représente une économie.
Opportunités dans la Construction de Multilogements
La baisse des taux offre une opportunité intéressante pour les investisseurs dans la construction de multilogements. Les taux hypothécaires plus bas peuvent réduire les coûts de financement pour ces projets, rendant la construction de nouveaux logements plus attractive. Avec une demande soutenue par une croissance démographique élevée, investir dans des projets de multilogements pourrait répondre efficacement à la pénurie de logements et offrir des rendements attractifs sur le long terme. Comme les taux utilisés pour financer les prêts hypothécaires multilogements sont en lien avec les obligations hypothécaires, vous pourrez constater que les 2 baisses ont déjà un impact. Voir le tableau suivant.
Comparaison des obligations hypothécaire du Canada (CMB) le lendemain de ses annonces
Terme | 11 avril 2024 | 6 juin 2024 | 25 juillet 2024 | *Diminution |
---|---|---|---|---|
5 ans | 4.07% | 3.70% | 3.51% | 0.56% |
10 ans | 4.21% | 3.88% | 3.86% | 0.35% |
Écart 5 /10 ans | 0.14% | 0.18% | 0.35% |
*Diminution depuis les 2 dernières annonces
Voici une brève explication sur l’élargissement de l’écart entre le 5 ans et le 10 ans :
- Anticipations de croissance : Un écart croissant peut indiquer que les investisseurs s’attendent à une croissance économique plus forte ou à une inflation accrue, ce qui peut encourager les entreprises à investir davantage.
- Coût du crédit : Les taux d’intérêt plus élevés à long terme peuvent augmenter le coût des emprunts pour les entreprises et les consommateurs, ce qui pourrait freiner les investissements et la consommation.
- Risque perçu : Cela peut signaler une augmentation du risque perçu dans l’économie, ce qui pourrait inciter les investisseurs à rechercher des actifs plus sûrs.
- Politiques monétaires : Si la Banque du Canada réagit à l’élargissement de l’écart en augmentant les taux d’intérêt, cela pourrait avoir un impact sur l’ensemble de l’économie, ralentissant la croissance.
Si nous regardons le taux d’intérêt pour un emprunt de 5 000 000 $ avec la SCHL pour un terme de 5 ans, le taux est de 4,03 %. Ce n’est pas la fin du monde et cela devrait encourager les investisseurs à commencer à agir.
Impact des prochaine décision de la banque centrale américaine (FED)
Il est probable que la Fed réduise ses taux d’au moins 50 points de base d’ici la fin de l’année, en raison du ralentissement économique aux États-Unis, avec une possible baisse dès septembre. Cela allégerait la pression sur la Banque du Canada, qui suit généralement les décisions de la Fed. Les marchés anticipent une réduction des taux par la Fed en septembre, mais si cela ne se produit pas, la Banque du Canada pourrait rencontrer des complications. Un écart trop important entre les deux banques pourrait nuire au dollar canadien, et une action de la Fed pourrait réduire l’incertitude actuelle.
Conclusion: Les taux hypothécaires vont baisser en 2024… encore
La décision de la Banque du Canada de réduire son taux directeur à 4,5 % vise à stimuler une économie en croissance modérée tout en maîtrisant l’inflation. Cette mesure devrait offrir un soulagement aux emprunteurs, notamment ceux ayant des prêts hypothécaires à taux variable, et pourrait raviver l’activité sur le marché immobilier. Les prévisions économiques de la Banque pour les prochaines années indiquent une reprise progressive avec une inflation maîtrisée et laissent présager de nouvelles baisses. On pourrait même finir l’année avec un taux directeur à 4 %.
La Banque du Canada se réunira de nouveau le 4 septembre 2024 pour examiner le taux directeur. La plupart des économistes pensent qu’on aura droit à une autre baisse, ce qui serait fort probable si la FED baisse aussi son taux directeur en septembre, comme la grande majorité des économistes américains le prévoit.
Résumé du rapport sur la politique monétaire
Le rapport de la Banque du Canada de juillet 2024 présente une vue d’ensemble de l’économie canadienne et mondiale, en mettant l’accent sur l’inflation, la croissance économique, et les conditions du marché du travail. Le rapport note une baisse de l’inflation et un ralentissement de la croissance économique mondiale. Pour le Canada, la croissance du PIB reste modeste, avec une demande excédentaire et des pressions inflationnistes en diminution. Le rapport prévoit une poursuite de la baisse de l’inflation, avec des taux d’intérêt qui pourraient diminuer progressivement, favorisant une reprise économique modérée.
2. Points concernant l’immobilier :
Croissance démographique : L’augmentation de la population, principalement due à l’afflux de nouveaux arrivants, affecte la demande de logements et d’infrastructures.
Investissement résidentiel : Le rapport mentionne un ralentissement de l’investissement résidentiel, en particulier dans la construction neuve, en raison des coûts d’emprunt élevés.
Marché du logement : La Banque note une offre excédentaire persistante sur le marché, avec des signes de faiblesse dans la construction de nouvelles propriétés.
3. Points concernant le logement :
Frais de logement : Les coûts de logement, incluant les loyers et les frais hypothécaires, continuent de croître, exerçant des pressions inflationnistes.
Offre de logements limitée : Le rapport souligne une offre de logements limitée, ce qui continue de soutenir les prix élevés des logements.
Déséquilibres du marché du logement : Il est prévu que ces déséquilibres persistent, contribuant aux pressions sur les prix.
4. Points concernant la population :
Croissance démographique : La population a augmenté de 2,3 millions de personnes au cours des deux dernières années, principalement en raison de l’arrivée de nouveaux immigrants.
Marché du travail : L’augmentation de la population contribue à la croissance de l’offre de main-d’œuvre, bien que l’intégration de nouveaux arrivants dans le marché du travail soit parfois difficile.
Impact sur l’économie : La forte croissance démographique soutient la demande dans plusieurs secteurs, y compris le logement.
5. Points concernant les hypothèques et le marché hypothécaire :
Taux d’intérêt hypothécaires : Les coûts d’emprunt, incluant les taux hypothécaires, restent élevés, ce qui limite l’activité sur le marché immobilier.
Marché des prêts hypothécaires : La Banque observe une croissance modeste des prêts hypothécaires, en partie due à des taux d’intérêt plus élevés.
Pressions sur le marché hypothécaire : Les augmentations des frais d’intérêt hypothécaires continuent de contribuer aux pressions sur l’inflation globale.
En chiffre
- Taux cible du financement à un jour : 4,5 %
- Croissance économique au Canada : environ 1,5 % durant la première moitié de cette année
- Taux de chômage au Canada : 6,4 %
- Prévision de croissance du PIB au Canada : 1,2 % en 2024, 2,1 % en 2025, 2,4 % en 2026
- Inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC) en juin : 2,7 %
- Prévision d’inflation fondamentale : environ 2,5 % durant la deuxième moitié de 2024
- Progression de la population : autour de 3 %
- Croissance annuelle de l’économie mondiale jusqu’en 2026 : environ 3 %
- Baisse des coûts d’emprunt : 0,5 %