L’IPC à 1,6 % peut-elle créer assez d’enthousiasme pour que les gouverneurs décident d’une baisse de 0,5 % le 23 octobre prochain ?

À quelques jours de la prochaine décision de la Banque du Canada, prévue pour le 23 octobre, les indicateurs économiques laissent peu de doutes quant à une nouvelle baisse des taux d’intérêt. Avec un taux d’inflation désormais proche de 1,6 %, après plusieurs mois de baisse continue, les spéculations sur une réduction de 0,5 % se multiplient. Les gouverneurs iront-ils aussi loin dans leur « enthousiasme » (si tant est qu’un gouverneur puisse l’être) ? Voici quelques pistes de réflexion pour évaluer l’ampleur de cette baisse potentielle, en examinant l’état actuel du marché immobilier et hypothécaire.

Le taux d’inflation du Canada à son plus bas depuis 2021

Selon Statistique Canada, l’indice des prix à la consommation (IPC) a chuté à 1,6 % en septembre, son niveau le plus bas depuis février 2021. Cette baisse est largement attribuée à la diminution des prix de l’essence, qui ont reculé de 10,7 % par rapport à l’année précédente. Hors énergie, l’inflation reste toutefois à 2,2 %, tirée notamment par l’augmentation des coûts liés au logement et à l’alimentation.

Après avoir atteint un sommet de 8,1 % au milieu de 2022, l’inflation a régulièrement diminué grâce aux hausses successives des taux d’intérêt par la Banque du Canada. Ces hausses ont freiné la demande et contribué à stabiliser les prix. Cette maîtrise de l’inflation est probablement le signal le plus encourageant pour envisager une baisse de 0,5 % lors de la prochaine réunion de la Banque du Canada.

Le marché de l’emploi : une surprise en septembre

En septembre, le taux de chômage au Canada a reculé à 6,5 %, accompagné de la création de 46 700 emplois, surpassant nettement les prévisions des économistes qui anticipaient plutôt une hausse du chômage à 6,7 % et l’ajout de 27 000 emplois seulement. Cette progression a été largement portée par une augmentation de 112 000 emplois à temps plein, tandis que le secteur privé a contribué avec 61 200 nouveaux postes. Toutefois, les emplois à temps partiel ont enregistré une baisse significative de 65 300.

Le marché de l’emploi continue de montrer des signes de vigueur, ce qui renforce l’idée que la Banque du Canada maintiendra sa stratégie de réduction progressive des taux, en cohérence avec ses décisions récentes.

La création d'emplois en septembre aux USA a pulvérisé les attentes

Le rapport sur l’emploi aux États-Unis de septembre a surpris les économistes avec une création d’emplois de 254 000, dépassant les attentes. Le taux de chômage a chuté à 4,1 %, et la croissance des salaires a accéléré à 0,4 %. Ces résultats soulignent la solidité du marché du travail américain malgré les hausses de taux d’intérêt, et suggèrent que la Fed devrait se concentrer sur le plein emploi plutôt que sur l’inflation. L’économie américaine continue d’évoluer structurellement, nécessitant des analyses détaillées pour éviter les surprises futures. En économie, souvent lorsqu’on est étonné, on demeure prudent.

Un marché immobilier toujours en attente de répit

Malgré les trois baisses successives du taux directeur et les bonnes nouvelles concernant l’inflation et le taux de chômage, les locataires et les emprunteurs hypothécaires connaissent peu de répit. Les coûts d’intérêt hypothécaire étaient 16,7 % plus élevés qu’en septembre 2023, tandis que les loyers ont bondi de 8,2 %, malgré une légère modération par rapport à août.

  • Prix des maisons : Le prix moyen d’une maison au Canada en août 2024 était de 717 800 $, une baisse de 3,9 % par rapport à l’année précédente. Bien que des baisses aient été observées dans des provinces comme l’Ontario et la Colombie-Britannique, d’autres, comme le Québec, ont vu une légère hausse des prix, avec une augmentation de 4,1 %.
  • Volume des ventes : Le nombre de ventes a légèrement augmenté de 1,3 % par rapport au mois précédent et de 4,8 % sur un an. Cependant, le marché reste équilibré avec un ratio de ventes sur les nouvelles inscriptions (SNLR) de 55 %, indiquant un marché ni trop favorable aux acheteurs ni aux vendeurs.
  • Impact des taux d’intérêt : Les récentes réductions des taux d’intérêt de la Banque du Canada ont eu un impact limité. De nombreux acheteurs potentiels attendent encore une amélioration des conditions hypothécaires avant de se lancer dans l’achat. Cela a contribué à un certain équilibre dans le marché, les vendeurs et les acheteurs étant dans une sorte d’impasse.
  • Montréal : Le marché montre des signes de reprise avec des ventes en hausse et une légère augmentation des prix, bien que les niveaux de transactions soient encore inférieurs à ceux d’avant la pandémie.

Les renouvellements des taux fixes 5 ans à bas taux s’en viennent

Une des raisons pour lesquelles la Banque du Canada pourrait baisser ses taux plus rapidement est la période de renouvellement des prêts hypothécaires qui approche en 2025 et 2026. Les emprunts hypothécaires à taux fixe sur 5 ans ont été signés au plus bas des taux d’intérêt. Lorsqu’on a signé à l’époque du 0,5 %, un taux de 4,25 % comme aujourd’hui a un impact considérable sur le budget.

Les constructions augmentent, mais moins que prévu

Les mises en chantier de logements au Canada ont augmenté de 5 % en septembre, atteignant 223 808 unités, mais restent en deçà des prévisions de 237 500 unités. Bien que la construction de maisons individuelles et multifamiliales ait accéléré, le rythme global est insuffisant pour atteindre les niveaux nécessaires à l’abordabilité du logement d’ici 2030, avec un besoin estimé de 3,5 millions de logements supplémentaires. Les taux d’intérêt élevés impactent négativement le moral des constructeurs.

Le Plan canadien pour le logement : un levier pour l'investissement

Le Plan canadien pour le logement vise à construire 4 millions de logements d’ici 2031, avec un accent sur le logement abordable et de nouvelles protections pour les locataires. Bien que ces initiatives marquent des progrès, les experts s’accordent à dire qu’il reste beaucoup à faire. Le problème principal est que ces politiques sont souvent axées sur des solutions de marché. Sur le budget de 115 milliards de dollars alloué à la Stratégie nationale du logement, plus de la moitié est destinée à des prêts aux promoteurs en se concentrant principalement sur le manque de logement abordable.

Conclusion

Le 23 octobre, il est pratiquement certain que la Banque du Canada annoncera une baisse de son taux directeur. La récente réduction de 0,5 % de la FED et le maintien de l’inflation pourraient inciter la Banque à opter pour une baisse similaire. Cela donnerait également un coup de pouce à ceux qui renouvellent leur prêt l’année prochaine. Cependant, la résilience de l’emploi et de l’économie américaine pourrait rendre la Banque plus prudente. Les avis des économistes sont donc partagés sur l’ampleur de la baisse.

Si vous me demandez ce que seront les taux dans un an, ça devient nettement plus complexe. Il n’y aura pas que l’inflation et le taux de chômage à surveiller. Ça bouge dans le monde et tout ça peut avoir une influence sur l’économie canadienne :

  • L’élection d’un nouveau président ou d’une nouvelle présidente aux États-Unis et la résilience de leur économie.
  • Les prix du pétrole qui fluctuent : s’ils étaient à la baisse en septembre, ils peuvent augmenter rapidement, surtout en considération de l’échiquier politique.
  • De plus en plus de conflits dans le monde : la Russie, Israël, les tensions entre la Chine et Taïwan…
 

La prédiction la plus prudente est qu’à court terme, les deux prochaines annonces de la Banque devraient être des baisses. La première aura lieu mercredi prochain, le 23 octobre.

Données chiffrées clés

  • Taux d’inflation actuel : 1,6%
  • Baisse des prix de l’essence : 10,7% par rapport à l’année précédente
  • Inflation hors énergie : 2,2%
  • Taux de chômage au Canada en septembre : 6,5%
  • Création d’emplois en septembre : 46 700
  • Augmentation des emplois à temps plein : 112 000
  • Contribution du secteur privé : 61 200 nouveaux postes
  • Baisse des emplois à temps partiel : 65 300
  • Taux de chômage aux États-Unis : 4,1%
  • Augmentation des coûts d’intérêt hypothécaire : 16,7% par rapport à septembre 2023
  • Augmentation des loyers : 8,2%
  • Prix moyen d’une maison au Canada (août 2024) : 717 800 $
  • Baisse du prix moyen des maisons : 3,9% sur un an
  • Augmentation des prix des maisons au Québec : 4,1%
  • Augmentation du volume des ventes : 1,3% par rapport au mois précédent, 4,8% sur un an
  • Augmentation des mises en chantier de logements : 5% en septembre
  • Nombre de mises en chantier : 223 808 unités
  • Prévisions de mises en chantier : 237 500 unités
  • Besoin estimé de logements supplémentaires d’ici 2030 : 3,5 millions
  • Objectif du Plan canadien pour le logement : 4 millions de logements d’ici 2031

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Courtier hypothécaire Commercial


En 32 ans d’expérience en financement immobilier, commercial et multilogement. J’ai été courtier immobilier et directeur de compte et je me suis rapidement spécialisé en tant que courtier hypothécaire commercial. J’ai probablement déjà rencontré et surmonté toutes les situations auxquelles vous pourriez être confronté en tant qu’investisseur immobilier. On pourrait également dire que j’ai l’expérience nécessaire ou que j’ai du vécu. Pour bien choisir votre hypothèque et profitez de mon expérience, contactez-moi.

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