Bien qu’anticipée, la grosse baisse de 0,50 % du taux directeur la semaine dernière est vue d’un bon œil par à peu près tout le monde. Évidemment, l’impact n’est pas immédiat. Les ventes immobilières et la construction au Canada ne sont pas montées en flèche et si vous demandez un taux hypothécaire aujourd’hui, il pourrait vous paraître encore élevé (on explique pour pourquoi dans l’article), mais ne vous inquiétez pas, les taux hypothécaires vont baisser. D’autant plus qu’on prévoit encore une baisse du taux directeur en décembre. Nous avions déjà bien expliqué les raisons de la baisse récente dans notre article de prévision à propos de la décision de la banque. Maintenant, nous aimerions vous présenter quel devrait être l’impact de ces baisses dans le contexte économique actuel et y aller tranquillement avec quelques prévision pour le marché immobilier et hypothécaire en 2025.
Petit avertissement de la part de la Banque du Canada
Dans une récente entrevue, le gouverneur Tiff Macklem a précisé que les plus récentes baisses visaient non seulement à soulager l’économie mais aussi à déterminer un « taux neutre » — un niveau de coût d’emprunt idéal qui ne stimule ni ne freine l’économie de manière excessive. Bien que le taux directeur soit actuellement à 3,75 %, des prévisions indiquent un potentiel retour à environ 3 % d’ici mars 2025. Il reste cependant bien des incertitudes économiques et politiques, comme les élections qui rendent toute anticipation complexe. En gros, il ne faudrait pas s’emporter avec ces baisses du taux directeur.
Baisses des taux d’intérêt : un moteur pour la reprise des marché immobiliers
Les baisses successives du taux directeur de la Banque du Canada en 2024 ont joué un rôle clé dans le soutien de l’activité immobilière, bien que l’impact ait varié selon les segments et les régions. Dans les grandes villes comme Toronto, Montréal et Vancouver, les ventes ont montré des signes de stabilisation avec une légère hausse en septembre 2024 (+1,9 % par rapport à août). Toutefois, les défis de l’accessibilité financière restent importants, surtout dans les marchés à prix élevés, où les acheteurs potentiels demeurent prudents.
Pour les investisseurs, ces baisses de taux ouvrent des perspectives intéressantes, en particulier dans les segments haut de gamme et multilogement, où la rentabilité des projets redevient attrayante. Si le cycle de baisse se poursuit comme prévu, cela pourrait renforcer davantage la demande au printemps 2025.
Une croissance globale à 1 % au troisième trimestre laisserait envisager une autre baisse de 0,5 % du taux directeur en décembre
L’économie canadienne stagne, avec un PIB inchangé en août et une légère augmentation prévue de 0,3 % en septembre, ce qui pourrait inciter la Banque du Canada à envisager de nouvelles baisses importantes de taux (0,5 %) en décembre. Le secteur manufacturier a connu une contraction de 1,2 %, tandis que seuls les secteurs de la finance et des assurances ont montré une légère croissance. Les chiffres publiés jeudi par Statistique Canada permettent de prévoir une croissance globale de 1 % au troisième trimestre, ce qui entraînerait une baisse du PIB par habitant pour la huitième fois en neuf trimestres, renforçant l’idée que l’inflation est plus susceptible de diminuer.
Nouvelles règles hypothécaires et accessibilité améliorée
En décembre, des mesures visant à élargir les options d’amortissement hypothécaire (jusqu’à 30 ans) et à augmenter le plafond des prêts hypothécaires assurés à 1,5 million de dollars entreront en vigueur, renforçant l’accessibilité. Ces changements soutiendront le marché immobilier sans pour autant provoquer un retour rapide à la forte demande observée auparavant. Les investisseurs bénéficieront cependant d’un soutien accru pour des biens de haute valeur ou reflétant un peu plus le marché actuel.
Un marché de l’offre et de la demande immobilière relativement équilibré
Malgré des conditions variables entre les provinces, les baisses de taux d’intérêt contribuent globalement à stabiliser le marché et à favoriser une reprise progressive des ventes d’ici 2025, notamment au Québec où la demande reste particulièrement dynamique.
- Activité des ventes immobilières au Canada : En septembre 2024, les ventes de maisons ont augmenté de 1,9 % par rapport à août, avec des hausses particulièrement notées dans les grandes villes comme Toronto, Montréal, Vancouver et Victoria. Bien que cette hausse soit modérée, elle marque une stabilisation des ventes après plusieurs baisses des taux d’intérêt par la Banque du Canada. Cependant, malgré une augmentation de 4,9 % des nouvelles inscriptions, l’activité reste plus lente que prévue dans les régions à prix élevés comme Toronto et Vancouver, où le coût de l’immobilier reste élevé pour de nombreux acheteurs potentiels.
- Croissance du marché immobilier au Québec : Le marché immobilier québécois a montré une reprise plus forte par rapport à d’autres provinces, avec une hausse notable de 13 % des ventes résidentielles au troisième trimestre 2024. Les prix ont également augmenté, notamment pour les maisons unifamiliales (+7 %) et les plex (+10 %), soutenus par la confiance accrue des consommateurs et la baisse des taux hypothécaires. Les régions de Sherbrooke, Montréal, et Québec se distinguent par des hausses de transactions, indiquant une demande solide et une rareté persistante des inscriptions dans certaines zones urbaines.
- Contexte de l’offre et de la demande immobilière : Le Canada dans son ensemble connaît une situation de marché relativement équilibrée, avec un ratio ventes/nouvelles inscriptions de 54 %, signalant que ni les acheteurs ni les vendeurs ne dominent actuellement. Au Québec, ce ratio est similaire (56 %), bien que les défis d’accessibilité persistent pour les acheteurs de première maison. Le nombre de propriétés en vente demeure en dessous de la moyenne historique, exerçant une pression sur l’offre dans les segments les plus abordables, même si les nouvelles inscriptions augmentent.
- Prévisions et perspectives pour les marchés immobiliers : Le marché canadien et québécois devrait rester actif dans les mois à venir, avec des hausses de prix prévues pour 2025, soutenues par des baisses de taux d’intérêt additionnelles. On s’attend également à une activité accrue dans le segment haut de gamme au Québec, en raison des récentes baisses de taux qui rendent l’achat de résidences plus attrayant pour les investisseurs.
Les constructions immobilières en hausse
Le marché de la construction immobilière selon la SCHL
La reprise des mises en chantier au Canada en 2024 se révèle encourageante pour le secteur de la construction, en particulier au Québec, où la baisse des taux d’intérêt a permis de relancer plusieurs projets d’envergure. D’après la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), le nombre de nouvelles constructions résidentielles a atteint un rythme annualisé de 223 808 unités en septembre, marquant une hausse de 5 % par rapport à août. Ce redressement s’illustre particulièrement dans les centres urbains, avec une augmentation de 6 % des mises en chantier, et se concentre à Montréal (+15 %) et Québec (+32 %), alors que d’autres régions, comme Vancouver, montrent une baisse importante de 19 %.
Le marché de la construction immobilière selon l’APCHQ
L’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) anticipe environ 50 000 mises en chantier dans la province pour 2024, avec un retour proche des niveaux d’avant la pandémie. Selon l’APCHQ, les réductions de taux de la Banque du Canada ont joué un rôle central dans cette reprise, facilitant le financement et la rentabilité des projets pour les promoteurs. Dans les segments multilogement, par exemple, cette baisse a permis d’équilibrer les pro forma financiers et de relancer les préventes de projets d’envergure, comme le projet Canoë, qui compte 900 logements prévus pour une livraison en 2025 dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve à Montréal.
En conclusion, 2025 devrait être un marché propice aux investisseurs immobiliers
Les récentes réductions de taux et les assouplissements hypothécaires ont jusqu’ici un impact modéré. La croissance des ventes et de la construction immobilière n’est pas foudroyante. Les investisseurs peuvent toutefois s’attendre à une amélioration progressive, particulièrement dans les segments à haute valeur et les propriétés locatives multilogements. En 2025, alors que la demande devrait rester stable (forte), les segments de marché avec des marges locatives plus élevées et une stabilité de rendement continueront d’offrir des opportunités intéressantes, baisse de taux ou non. Pour ce qui est des baisses de taux, les prévisions économiques pour 2025 indiquent que la Banque du Canada pourrait encore réduire son taux directeur, avec un objectif possible de 2,5 % d’ici la mi-2025, selon les plus optimistes. La combinaison de taux hypothécaires plus bas et de nouvelles règles facilitant l’accès au crédit pourrait dynamiser le marché de manière plus importante que prévu.
Profitez de ce contexte favorable en explorant les options de financement et en planifiant vos prochains projets. Avec notre soutien, vous serez en bonne position pour obtenir le meilleur de votre investissement. Contactez nous pour des conseils personnalisés et prenez les devants dans ce marché en constante évolution !
Sources :
- Banque du Canada
- Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL)
- L’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ)
- L’Association canadienne de l’immobilier (ACI)
- L’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ)
