Les pingouins ne seront pas les seuls touchés par les tarifs de Trump

Contrairement aux pingouins des îles Heard et McDonald, le Canada a été relativement épargné jusqu’ici, n’apparaissant pas sur la liste initiale des nouveaux tarifs américains surnommée le « jour de la libération ». Toutefois, le pays fait déjà face à des tarifs sectoriels ciblés, et la possibilité que de nouveaux tarifs généraux soient imposés par l’administration Trump demeure très réelle.

Les récentes turbulences des marchés financiers mondiaux illustrent non seulement les inquiétudes face aux politiques commerciales américaines, mais aussi l’étroite interdépendance des économies canadienne et américaine. Donald Trump lui-même a reconnu que les deux prochaines années seraient difficiles pour l’économie américaine, tout en affirmant qu’il n’avait aucune intention de revenir sur ses décisions controversées. Ainsi, la menace d’une récession mondiale plane désormais sérieusement.

Voyons de plus près comment cette situation pourrait influencer l’économie canadienne et, particulièrement, le marché hypothécaire.

Que décidera la Banque du Canada la semaine prochaine?

La Banque du Canada (BdC) se trouve sous pression pour baisser ses taux d’intérêt. La récente hausse inattendue du chômage, avec une perte de 33 000 emplois en mars 2025 (première baisse depuis janvier 2022), a poussé le taux de chômage à 6,7 %. Ces mauvaises nouvelles du marché du travail accentuent les probabilités d’un assouplissement monétaire imminent. En outre, les tensions commerciales accrues dues aux tarifs américains ont déjà entraîné des licenciements dans plusieurs secteurs clés, dont le secteur manufacturier.

Les experts jugent que face à ces incertitudes économiques grandissantes, la BdC pourrait bien décider d’une nouvelle baisse de taux dès le 15 avril prochain.

L’humeur des entreprises canadiennes inquiète la Banque du Canada

Le récent rapport trimestriel de la Banque du Canada révèle un changement dramatique dans les anticipations des entreprises canadiennes. Au premier trimestre 2025, la majorité d’entre elles n’anticipe plus une croissance de leurs ventes et a décidé de ralentir, voire reporter leurs projets d’investissement. Actuellement, un tiers des entreprises canadiennes anticipe une récession, soit plus du double comparé à quelques mois auparavant.

La principale inquiétude réside dans l’impact potentiel des droits de douane américains généralisés sur leurs coûts de production. Les entreprises craignent de devoir répercuter ces coûts supplémentaires sur leurs clients, entraînant une hausse des prix. De leur côté, les consommateurs semblent déjà ajuster leurs habitudes en réduisant leurs dépenses et en favorisant les produits locaux. Les attentes salariales sont à la baisse, alors même qu’une hausse temporaire de l’inflation est attendue.

Ces données préoccupantes influenceront fortement la prochaine décision de politique monétaire de la BdC.

La Fed pourrait réduire ses taux de 200 points en cas de récession

Aux États-Unis, Goldman Sachs prévoit que la Réserve fédérale pourrait commencer à réduire ses taux directeurs dès juin 2025 en réponse à une éventuelle récession. Selon les analystes de Goldman Sachs, la Fed pourrait baisser ses taux jusqu’à 200 points de base sur un an, dont 130 points dès 2025. Ces prévisions se basent sur une probabilité accrue de récession, maintenant estimée à 45 %, provoquée par les nouveaux tarifs de Trump et par un durcissement des conditions financières qui freinent l’investissement et la consommation.

Risque de récession : comment l’évaluer en 2025?

La possibilité d’une récession en 2025 est devenue un sujet brûlant parmi les économistes et les investisseurs. Les récents tarifs douaniers imposés par l’administration Trump ont fait bondir les prévisions de récession à l’échelle mondiale. Ainsi, JP Morgan estime désormais à 60 % les chances d’une récession mondiale avant la fin de l’année, contre 40 % précédemment. De son côté, Goldman Sachs a relevé ses prévisions à 35 %, tandis que S&P Global les situe entre 30 et 35 %.

Ces institutions soulignent que les tarifs douaniers pourraient sévèrement affecter la confiance des entreprises, perturber les chaînes d’approvisionnement et entraîner une augmentation des coûts, mettant en péril la croissance économique mondiale. Tous les indicateurs clés sont désormais en alerte rouge, forçant les banques centrales à adopter des politiques monétaires accommodantes.

À quoi s’attendre de la Banque du Canada le 16 avril?

La décision de la Banque du Canada du 16 avril 2025 est très attendue. Deux scénarios principaux se dessinent : soit une nouvelle baisse modérée de 0,25 %, portant le taux directeur à 2,50 %, soit un statu quo temporaire afin d’évaluer les impacts récents. Actuellement, les marchés financiers estiment à environ 50 % la probabilité d’une baisse imminente, faisant de cette décision un véritable « pile ou face ».

Conclusion : vers une stabilisation des taux hypothécaires?

En résumé, l’économie canadienne fait face à des incertitudes majeures dues aux tensions commerciales et aux difficultés économiques potentielles chez son voisin américain. Bien que l’inflation reste relativement modérée et que la croissance demeure positive pour l’instant, les risques d’une récession augmentent sensiblement.

Pour les acheteurs immobiliers et les détenteurs d’hypothèques, l’heure est à la prudence mais aussi à l’opportunité : après des années marquées par des taux hypothécaires élevés, 2025 pourrait enfin offrir un répit avec des taux plus abordables, surtout si la Banque du Canada continue sur sa lancée accommodante. Il est donc primordial pour les emprunteurs d’être bien informés et réactifs afin de saisir toute opportunité de baisse des taux pour réaliser leurs projets immobiliers dans les meilleures conditions.

PARTAGER:

Facebook
Twitter
Pinterest
LinkedIn

Courtier hypothécaire Commercial


En 32 ans d’expérience en financement immobilier, commercial et multilogement. J’ai été courtier immobilier et directeur de compte et je me suis rapidement spécialisé en tant que courtier hypothécaire commercial. J’ai probablement déjà rencontré et surmonté toutes les situations auxquelles vous pourriez être confronté en tant qu’investisseur immobilier. On pourrait également dire que j’ai l’expérience nécessaire ou que j’ai du vécu. Pour bien choisir votre hypothèque et profitez de mon expérience, contactez-moi.

Table des matières

Contactez-nous!