La Banque du Canada a maintenu son taux directeur en mars dernier et la plupart des experts s’attendent à une longue pause dans les hausses de taux et peu de chances de baisse cette année. En tout cas, il n’y aura sûrement pas de baisse à la prochaine décision de mercredi prochain 12 avril. Le Gouverneur de la Banque lui-même s’inquiète encore de la vigueur de l’économie canadienne et son conseil est préoccupé par l’inflation qui reste considérablement supérieure à sa cible de 2%. Il faut dire qu’Il a eu 35,000 nouveaux emplois de créés au Canada en mars, et ce qui se passe au pays n’est pas la seule chose qui préoccupe le gouverneur et son équipe. Ils doivent aussi suivre ce qui se passe chez nos voisins.
Aux États-Unis, il est encore possible que la FED augmente son taux directeur et le danger de ne pas hausser les taux si elle le fait, c’est que le dollar canadien perdra de la valeur rendant tout importation plus chère et qui ne fera rien pour diminuer l’inflation. Sans compter l’augmentation du prix du pétrole. Tout passe par le transport donc on peut s’attendre à d’autres augmentations pour les consommateurs. Disons, dans le contexte, qu’un maintien du taux directeur au taux actuel est ce que l’on peut espérer de mieux.
L’inflation ne baisse pas assez rapidement
Selon les chiffres les plus récents de Statistique Canada, l’économie canadienne continue de bien se porter malgré les efforts pour la ralentir. Le PIB a augmenté de 0,5% en janvier et devrait afficher une hausse annualisée de 2,5% à la fin du premier trimestre, ce qui est supérieur aux prévisions de la Banque du Canada. L’inflation est maintenant à 5,2 %. L’inflation devrait tout de même chuter à 3,0 % cette année.
Les entreprises et les consommateurs pensent que l’inflation va décroître plus rapidement
Deux sondages publiés par la Banque du Canada montrent que les entreprises et les consommateurs s’attendent à un ralentissement de l’inflation plus rapide qu’auparavant, bien que les taux d’intérêt élevés pèsent sur l’économie. Les consommateurs et les entreprises continuent de s’attendre à ce que l’inflation reste supérieure à 2,0 % au moins jusqu’en 2025. Les enquêtes montrent également que la situation financière des ménages se détériore en raison de la hausse des taux d’intérêt et de l’inflation. Les consommateurs s’attendent à réduire leurs dépenses et les entreprises prévoient un ralentissement des ventes, ce qui pourrait devenir une prophétie autoréalisatrice.
À quand une baisse du taux directeur?
Tous les experts estiment que la Banque du Canada adoptera une approche prudente en matière de baisse des taux, compte tenu des erreurs du passé. La Banque prendra en compte les tendances passées de l’inflation et évitera de baisser les taux de façon spectaculaire. La Réserve fédérale américaine a également un impact sur les taux d’intérêt au Canada, en particulier si elle commence à augmenter ses taux alors que la Banque du Canada décide de ne pas toucher à son propre taux. Cela pourrait avoir des conséquences négatives sur la valeur du dollar canadien. Cependant, les analystes estiment que la FED retiendra probablement ses hausses de taux surdimensionnées pour l’instant, ce qui sera une bonne nouvelle pour l’économie canadienne. Notre banque centrale ne devrait intervenir qu’en 2024 au plus tôt, il pourrait même se passer 12 mois avant une baisse de taux significative.
Conclusion pour les taux hypothécaires
En ce qui concerne les taux hypothécaires, les hausses des taux d’intérêt et de l’inflation pèsent sur la situation financière des ménages, qui s’attendent à réduire leurs dépenses. Les entreprises prévoient également un ralentissement des ventes, ce qui pourrait affecter les propriétaires immobiliers qui cherchent à vendre leur propriété. Cependant, les analystes ne s’attendent pas à une baisse significative des taux d’intérêt dans un avenir proche, ce qui pourrait maintenir les taux hypothécaires à un niveau élevé pour au moins le reste de 2023.