Dans notre plus récente édition de Tendances, nous nous posions la question : La résilience de l’économie canadienne fera-t-elle changer la position de la Banque du Canada ? Eh bien, il semble que oui !
La Banque du Canada a augmenté son taux directeur de 0,25 % ce matin (7 juin) pour le porter à 4,75%. C’est le taux directeur le plus élevé depuis avril 2021, et notre banque centrale ne ferme pas la porte à une autre augmentation si l’économie continue de surchauffer ou si l’inflation s’avère tenace. Le communiqué qui accompagne la décision d’augmenter le taux est clair :
« l’économie a été plus vigoureuse que prévu au premier trimestre de 2023, la croissance du produit intérieur brut ayant atteint 3,1 %. La progression de la consommation a été étonnamment forte et généralisée, même en tenant compte de la contribution de la croissance démographique. »
C’EN EST TROP DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE DU CANADA !
Le Canada est le pays du G7 qui a connu la plus grande croissance économique pour le premier trimestre de 2023, avec une augmentation du PIB de 3,1%. La Banque du Canada aurait pu ne pas en tenir compte s’il y avait des signes d’affaiblissement à venir, mais voilà, la demande de services a poursuivi sa reprise et même les dépenses en biens sensibles aux taux d’intérêt ont augmenté.
Dans l’ensemble, la demande excédentaire dans l’économie semble plus persistante qu’anticipé. En fait, rien ne se passe comme prévu et cela fait déjà plusieurs rencontres que la Banque souligne que ses prévisions sont inférieures aux résultats. Il devenait donc de plus en plus difficile d’attendre une baisse qui ne vient jamais avant d’agir. Les prévisions sont encore à la baisse, mais est-ce qu’au final ce sera vraiment le cas. Si ce ne l’est pas, La Banque repousse encore le retour à un taux d’inflation à 2%. Le messsage est clair, léconomie doit ralentir au plus vite.
LA BANQUE PRÉVOIT UN RALENTISSEMENT DE L’ÉCONOMIE ???
Cette fois-ci, la Banque est plus prudente dans ses prévisions de ralentissement. Mais elle s’attend encore à ce que l’inflation mesurée par l’IPC descende autour de 3% cet été, lorsque la baisse des prix de l’énergie se fera sentir et que les fortes hausses de prix de l’année dernière ne figureront plus dans les données sur douze mois. Espérons que le relentissement tant attendu soit au rendez-vous ce coup-ci.
CONCLUSION
Évidemment, l’augmentation est une déception, la prévision de Statut quo était peut-être trop centrée sur les effets néfastes de l’augmentation des taux pour le secteur immobilier. L’économie finira par ralentir, c’est certain. Les Canadiens ont emprunté pour maintenir leur rythme de consommation, mais avec un taux d’endettement moyen de 107% et des paiements hypothécaires moyens de plus de 2000$, le Canadien moyen va sûrement modérer sa dépense. Et ceci suffira probablement pour qu’on finisse par observer des baisses et que la Banque ne poursuive pas ses augmentations le 12 juillet.
Continuez à nous suivre, nous vous tiendrons au courant de chaque changement et de ses conséquences.