La Banque du Canada a annoncé une réduction de 25 points de base de son taux directeur, le portant à 3 %. Cette décision s’appuie sur un scénario excluant les tarifs douaniers, tout en tenant compte d’« une incertitude plus élevée que d’habitude ». En l’absence de droits de douane américains, les risques à la hausse et à la baisse concernant les perspectives économiques demeurent relativement équilibrés. Cependant, comme le souligne le Rapport, la Banque du Canada précise qu’un conflit commercial prolongé entraînerait probablement une baisse du PIB et une hausse des prix au Canada.
Le constat économique à court terme (sans tarifs)
Les prêts hypothécaires à taux variable et les prêts personnels devraient voir leurs paiements d’intérêt diminuer. Bien que l’inflation soit maîtrisée, des incertitudes persistent, notamment en raison des menaces de tarifs douaniers de 25 % sur les produits canadiens par les États-Unis. La Banque prévoit une croissance du PIB de 1,8 % en 2025 et 2026, tout en notant que les perspectives économiques sont équilibrées, sauf en cas de conflit commercial prolongé.
L’éléphant dans la pièce, les tarifs
Le président Donald Trump menace d’imposer des tarifs douaniers de 25 % sur les produits canadiens à compter du 1er février. C’est sans aucun doute ce que le gouverneur général de la Banque du Canada a en tête lorsqu’il évoque une incertitude plus élevée qu’à l’habitude dans son Rapport sur la politique monétaire de janvier.
Le dollar canadien s’est considérablement déprécié par rapport au dollar américain, reflétant principalement l’incertitude entourant les échanges commerciaux et la vigueur généralisée de la monnaie américaine. Les prix du pétrole ont été volatils et se sont établis, ces dernières semaines, environ cinq dollars au-dessus des niveaux prévus dans le Rapport sur la politique monétaire d’octobre, selon la Banque du Canada.
Bien que la Banque ne fasse pas de projection chiffrée, il est fort probable que le PIB du Canada pourrait baisser de 2,6 % si les tarifs étaient appliqués comme annoncé. Dans les faits, les conséquences se font déjà sentir : les entreprises retiennent leurs investissements en attendant d’en voir les impacts réels.
Conclusion
Le mot « incertitude » risque d’être le mot de l’année pour les prévisions économiques à venir. À court terme, cette baisse représente une bonne nouvelle et il faut continuer d’avancer. Bien que l’immobilier ne se soit pas complètement rétabli, le besoin criant de logements devrait maintenir un certain rythme.
La prochaine date d’établissement du taux cible est prévue pour le 12 mars 2025.
En chiffre
– Taux directeur abaissé à 3 %
– Taux officiel d’escompte à 3,25 %
– Taux de rémunération des dépôts à 2,95 %
– Taux de chômage à 6,7 % en décembre
– Croissance du PIB de 1,3 % en 2024, prévue à 1,8 % en 2025 et 2026
– Inflation mesurée par l’IPC près de 2 %