L’Indice des prix à la consommation (IPC) a encore ralenti en avril, atteignant 2,7 % d’une année à l’autre, malgré une augmentation importante des prix de l’essence. Il s’agit d’un ralentissement généralisé de l’inflation, principalement attribuable aux prix des aliments, des services et des biens durables. Après une hausse surprise à 2,9 % en mars, cette baisse ravive l’espoir d’une réduction des taux en juin. Cependant, le prix du logement continue de pousser l’inflation à la hausse; sans le logement, l’inflation serait de seulement 1,2 %. Le manque de logements reste un défi majeur, mais il y a des initiatives pour y remédier. Voici quelques nouvelles positives et des initiatives gouvernementales récentes.
Le rythme des nouvelles constructions diminue
Le rythme des mises en chantier au Canada a diminué en avril, avec une baisse de 1 % du taux annuel désaisonnalisé, atteignant 240 229 unités, selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). Les centres urbains de plus de 10 000 habitants ont enregistré une baisse annuelle de 9 %, avec une diminution notable des mises en chantier de logements collectifs de 11 %, compensée par une légère hausse des maisons individuelles. Toronto et Vancouver ont vu des baisses importantes de 38 % et 30 % respectivement, tandis que Montréal a enregistré une baisse de 3 %. Cette tendance à la baisse, alimentée par des conditions d’emprunt difficiles, est prévue pour persister, selon l’économiste en chef de la SCHL, Bob Dugan. La bonne nouvelle est que la prise de conscience du problème grandit et des solutions doivent être trouvées. Le gouvernement a annoncé plusieurs mesures dans son récent budget pour stimuler la construction.
Les inscriptions de maisons au Canada augmentent
Le marché immobilier canadien a vu une augmentation significative du nombre de propriétés disponibles à la vente en avril, marquant l’une des plus grandes hausses mensuelles jamais enregistrées. Avec une augmentation de 6,5 % par rapport à mars, le stock total de maisons à vendre a atteint son plus haut niveau depuis avant la pandémie. Parallèlement, les ventes de logements ont diminué de 1,7 %, tandis que les nouvelles inscriptions ont augmenté de 2,8 %, laissant les prix stables à 719 400 $ CA. Malgré le retour de la saison immobilière printanière, les coûts d’emprunt élevés dissuadent de nombreux acheteurs potentiels, qui attendent désormais des baisses de taux d’intérêt plus tard dans l’année. James Mabey, président de l’association immobilière, souligne que ceux qui peuvent acheter ont désormais plus de temps et de pouvoir de négociation dans ce marché détendu.
Le nombre d’emplois croît moins vite que la démographie au Canada
Malgré la création inattendue de 90 000 emplois en avril, la croissance démographique au Canada a surpassé celle de l’emploi et la croissance des salaires a ralenti, laissant la porte ouverte à une possible réduction des taux par la Banque du Canada dès le mois prochain. Bien que la banque centrale affirme que les ménages peuvent gérer des coûts d’emprunt plus élevés, elle met en garde contre la hausse de la valeur des actifs et les difficultés financières des locataires. Le taux de chômage reste à 6,1 % en raison de la forte croissance démographique, et la majorité des nouveaux emplois sont à temps partiel. Les marchés surveillent également les décisions de la Réserve fédérale américaine, qui a maintenu son taux stable, ce qui pourrait influencer les politiques de la Banque du Canada. Une réduction trop importante des taux pourrait dévaluer le dollar canadien, augmentant ainsi le coût des produits importés et maintenant l’inflation au-dessus de la cible de 2 %.
Une baisse de taux d’intérêt à venir en juillet et non pas en juin
Bien que beaucoup espèrent une baisse des taux en juin, une réduction est plus probable en juillet. Les données récentes montrent que l’inflation a diminué pour le quatrième mois consécutif, tombant à 2,7 % en avril, bien en dessous des attentes initiales. Cette tendance a conduit à des anticipations de réduction des taux en juin, mais attendre jusqu’en juillet permettrait une évaluation plus approfondie de la dynamique économique, comme la croissance du PIB et les chiffres de l’emploi. Les marchés ont ajusté leurs attentes, intégrant désormais pleinement une baisse de taux d’au moins 25 points de base d’ici fin juillet, avec une possible réduction à 4 % d’ici la fin de l’année si cette tendance se poursuit.
Conclusion: Quelques encouragements à l’investissement
La combinaison de la croissance démographique, des coûts de construction élevés, des taux d’intérêt, des obstacles réglementaires et de l’inadéquation entre l’offre et la demande a créé une pression significative sur le marché du logement au Canada, nécessitant des mesures immédiates pour stimuler la construction et contrer la pénurie de logements.
« C’est très important d’augmenter le taux de construction, les mises en chantier pour que l’écart auquel nous faisons face soit diminué. » – Aled ab Iorwerth, économiste en chef adjoint à la SCHL.
Malgré un environnement de taux d’intérêt plus élevé, la diminution de l’inflation et les prévisions de baisse des taux créent des conditions favorables pour les investisseurs en construction. La résilience des ménages et la stabilité financière globale offrent des opportunités d’investissement attractives dans le secteur de l’immobilier. Il est donc temps de saisir ces opportunités et de continuer à investir dans des projets qui répondront aux besoins croissants en matière de logements et d’infrastructures.
MÀJ (23 mai 2024) : Le Gouvernement du Québec propose sont projet de loi 65 sur les évictions et ce n’est pas une bonne nouvelle pour les investisseurs.
Le gouvernement Legault propose un moratoire de trois ans sur les évictions pour lutter contre la crise du logement au Québec. Le projet de loi 65, présenté par la ministre France-Élaine Duranceau, vise à interdire les évictions jusqu’en 2027, sauf si le taux d’inoccupation des logements atteint 3 %. Ce taux était de 1,3 % l’an dernier. Le projet de loi inclut également des protections accrues pour les locataires aînés, en abaissant l’âge minimum de protection de 70 à 65 ans et en augmentant le plafond de revenu admissible. La ministre souhaite une adoption rapide du projet malgré les demandes de consultations supplémentaires.
Nous vous fournirons plus de détails sur cette loi et ses conséquences pour les investisseurs. À première vue, cela renforce l’idée que la construction d’immeubles à appartements est une valeur sûre en matière d’investissement immobilier.
En chiffres
- Inflation et Indice des prix à la consommation (IPC) :
- L’inflation a ralenti à 2,7 % en avril 2024, après une hausse de 2,9 % en mars.
- Sans le logement, l’inflation aurait été de seulement 1,2 %.
- Construction de logements :
- Le taux annuel désaisonnalisé des mises en chantier en avril 2024 était de 240 229 unités, une baisse de 1 % par rapport à mars.
- Les mises en chantier de logements collectifs ont diminué de 11 %, tandis que celles des maisons individuelles ont légèrement augmenté.
- Toronto a vu une baisse de 38 % des mises en chantier, Vancouver de 30 %, et Montréal de 3 %.
- Marché immobilier :
- Le stock total de maisons à vendre a augmenté de 6,5 % en avril 2024 par rapport à mars.
- Les nouvelles inscriptions ont augmenté de 2,8 % en avril, tandis que les ventes de logements ont diminué de 1,7 %.
- Le prix de référence d’une maison est resté stable à 719 400 $ CA.
- Emploi et démographie :
- 90 000 emplois ont été créés en avril 2024.
- Le taux de chômage reste à 6,1 %.
- La majorité des nouveaux emplois sont à temps partiel.
- Prévisions de taux d’intérêt :
- Les marchés anticipent une baisse des taux d’au moins 25 points de base d’ici fin juillet.
- Les taux pourraient atteindre 4 % d’ici la fin de l’année si la tendance actuelle se poursuit.
- Mesures gouvernementales :
- Le Fonds d’accélération du logement vise à créer plus de 750 000 unités de logement au cours de la prochaine décennie.
- Le Programme de prêt pour les suites secondaires offrira jusqu’à 40 000 $ en prêts à faible intérêt pour ajouter des suites secondaires à des maisons existantes.